Incinérateur à Echillais : « un projet ruineux pour les finances et la santé »
Après s'être élevé contre le projet d'agrandissement d'incinérateur surgérien, le collectif de défense de l'environnement, Surgères Alert', dénonce le projet d'extension d'Echillais.
L'incinérateur d'Echillais, près de Rochefort, présente une capacité de 30 000 tonnes par an. L'usine est à valorisation énergétique et fournie la base aérienne Rochefort/Saint-Agnant en énergie : « La base va s'agrandir et ils ont besoin de plus d'énergie, souligne Pascal Dupuy coprésident de Surgères Alert' Ils prévoient donc l'extension de l'usine d'incinération. Ils veulent passer à une capacité comprise entre 65 000 et 80 000 tonnes par an. Actuellement, l'usine traite les déchets du Pays rochefortais, une partie de ceux de l'agglomération de Royan et ceux de six communes du sud-Charente. L'augmentation prévoit d'y ajouter les déchets de Marennes, de l'île d'Oléron et le reste de ceux de l'agglomération royannaise. L'usine représentera 180 000 habitants. »
Il ajoute : « Pourtant, Bernard Grasset (Ndlr : maire de Rochefort et président de la Capr) avait dit en 2009 qu'ils allaient anticiper le Grenelle de l'environnement et ne pas augmenter l'incinérateur pour aller vers le tri. »
Mais ce que le collectif souhaite dénoncer c'est la décision prise par le Syndicat intercommunal du littoral (Sil), en charge de l'incinérateur, d'opter pour cette extension « alors que la commission du plan départemental délimination des déchets n'a pas rendu son avis. » Une commission créée le 4 juin 2010 par arrêté préfectoral (n° 10-1336).
Cette commission est constituée d'un collège de représentants du Conseil général, de communes (maires), de représentants d'établissements publics exerçant des compétences en matière d'élimination des déchets (communautés d'agglomérations, communautés de communes, Smictom, Sil) de représentants des services de l'état, de représentants des chambres consulaires (chambres d'industries, des métiers d'un représentant de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie...
Une commission qui est censée étudier le projet et surtout la possibilité de solutions alternatives moins polluantes que l'incinération (tri mécano biologique, méthanisation..).
Or, le Sil semble ainsi faire fi de cette commission, dont elle fait partie et qui est constituée d'une quarantaine de personnes : « C'est ce que nous dénonçons, c'est un déni de démocratie », souligne Jacqueline Planche coprésidente de Surgères Alert'.
Les membres de Surgères Alert' ont ainsi, par courrier, alerté non seulement le préfet de la Charente-Maritime, Henri Masse, « président de la commission », mais aussi le procureur de la République de leur découverte. Jacqueline Planche ajoute : « Jean-Louis Frot, conseiller général de Rochefort et Henri Sanna, maire d'Echillais font partie de cette commission et ils ont été contournés par le Sil ».
C'est pourquoi Surgères Alert' a décidé d'oeuvrer pour rencontrer les membres de cette commission et les informer de ce projet décidé sans leur avis.